La personne  - Eric Delassus - Editions Bréal
La personne

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Une revue pour diffuser un questionnement. La santé en question : l’éthique, une pratique

Posted in Articles on mars 21st, 2018 by admin – Commentaires fermés

Résumé

Intituler une revue Éthique et Santé, c’est déjà sous-entendre à la fois que l’éthique est une affaire de santé et que la question de la santé, loin d’être une question essentiellement scientifique est tout d’abord une question éthique, que le concept de santé est un concept éthique. En effet, ne serait-ce qu’en se référant à son étymologie cette notion présente une dimension sotériologique. Elle renvoie en effet à la notion de salut qui n’a pas seulement une signification religieuse mais qui désigne tout d’abord le cheminement philosophique par lequel il est possible de parvenir à la vie bonne, c’est-à-dire à une vie pleinement humaine et qui mérite d’être vécue. Ainsi, Épicure dans la célèbre Lettre à Ménécée, malgré son matérialisme foncier, ne propose-t-il pas à son disciple de travailler à la santé de son âme ? La santé est donc ce qui nous sauve, ce qui nous soustrait à notre finitude, à notre fragilité et à notre vulnérabilité, ce qui fait que, malgré notre faiblesse et nos limites, nous sommes en mesure de vivre et de nous efforcer de bien vivre. La santé ne peut donc, par conséquent se limiter à l’absence de maladie. Un organisme sain ne se réduit pas à un corps qui fonctionne bien, comme un moteur qui tourne au quart de tour. Faut-il encore que ce moteur nous meuve et nous mène quelque part, nous conduise là où nous désirons aller. C’est pourquoi la recherche de la santé pour soi-même comme pour autrui, que ce soit celle du corps ou celle de l’esprit – la distinction est-elle d’ailleurs pertinente ? – suppose d’abord une démarche éthique, c’est-à-dire une démarche réflexive susceptible de nous transformer, de nous faire être comme nous désirons vraiment être et de nous faire pleinement agir. Aussi, n’y a t-il pas d’éthique qui ne se manifeste sous la forme d’une pratique, c’est-à-dire comme une manière d’être et d’agir. La santé est d’abord puissance, puissance d’être et d’agir et c’est cette puissance qu’il faut maintenir et augmenter lorsque l’on prend soin de soi-même et des autres. La santé doit, par conséquent, toujours faire l’objet d’un questionnement. L’éthique en médecine consiste donc essentiellement en une telle interrogation par laquelle le désir des uns et des autres, tant des soignants et des médecins que des patients, trouve sa véritable voie d’expression.

Summary

Titling a journal Ethics and Health already implies that on one hand ethics is a matter of health and on the other one that, far from being essentially an scientific question, health issues are first of all a question of ethics, because the concept of health is an ethical concept. Indeed, if we refer to its etymology (mainly in Latin languages) this notion has a soteriological dimension. In fact, it refers to the notion of salvation which has religious significance but which first of all designates the philosophical path through which it is possible to achieve a good form of life, that is fully human and worth living. Thus, in his famous Letter to Menœceus and despite its fundamental materialism, Epicurus asks his disciple to work for the health of his soul. Health saves and protects us from our fragility and vulnerability, in order to make us live and strive to have a good life despite our weaknesses and limitations. Therefore, health cannot be related to the absence of disease. A healthy body cannot be reduced to a body that works well just like an engine that runs like a clock. It is also necessary for the engine to make us move and take us where we want to go. That is why the pursuit of health for oneself and for others, whether health of the body or health of the mind – but is the distinction really relevant? – presupposes an ethical approach, in other words, a reflective process that can transform and turn us in a way we really want to be and make us act deliberately. Thus, ethics means a form of practice, which reflects our entire being. First health is the power to be and to act, and this power is maintained and increased whenever we take care of ourselves and others. Therefore, health must always lead to questioning. Ethics in medicine consists essentially in questioning whether the desire of caregivers, physicians and patients alike can find its true meaning.

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Analyse critique du principisme en éthique biomédicale

Posted in Articles on mars 12th, 2017 by admin – Commentaires fermés

Le principisme est une théorie morale s’inspirant à la fois de l’utilitarisme et du kantisme, c’est-à-dire d’une morale plutôt conséquentialiste – l’utilitarisme – et d’une morale déontologique fondée sur l’intention – le kantisme. Cette synthèse apparemment paradoxale entre une éthique qui considère que la valeur morale de l’action se juge à ses conséquences et une morale qui juge l’action à ses intentions, c’est-à-dire au respect d’un devoir ou d’une obligation fondée en raison, à donné lieu à une doctrine qui à laquelle il est souvent fait référence aujourd’hui en éthique médicale. Celle-ci a été élaborée par Tom Beauchamp et James Childress dans un ouvrage publié pour la première fois aux États-Unis en 1979 et dont la traduction française est parue en 2007 aux éditions Les Belles Lettres sous le titre Les Principes de l’Éthique Biomédicale.

Cette théorie est constituée de quatre grands principes :

- Autonomie ;

- Non-malfaisance ;

- Bienfaisance ;

- Justice.

Les principes d’autonomie et de justice peuvent être considérés comme étant plutôt d’origine déontologique étant donné que quelles que soient les conséquences de l’acte médical, il est considéré comme étant du devoir du médecin ou du soignant de respecter l’autonomie du patient et de répondre à une certaine exigence de justice dans la manière de prodiguer les soins et les traitements. En revanche, la non-malfaisance et la bienfaisance relèvent plutôt du conséquentialisme dans la mesure où ils invitent à se soucier des effets de l’acte effectué sur la vie et la qualité de vie du patient.

Le choix de ces quatre principes ne repose pas sur une déduction a priori, mais plutôt sur l’étude des jugements moraux tels qu’ils sont portés dans des situations concrètes :

Le fait que les quatre groupes de « principes » moraux soient centraux dans l’éthique biomédicale est la conclusion à laquelle nous sommes parvenus en étudiant les jugements moraux bien pesés et la façon dont les convictions morales se coordonnent entre elles 1.

Nous allons donc examiner ces quatre principes et tenter d’en dégager les capacités et les limites, ainsi que les contradictions qui peuvent traverser le principisme dans sa globalité.

1 Tom L. Beauchamp & James F. Childress, Les principes de l’éthique biomédicale, Les Belles Lettres, Paris, 2007, p. 30-31.

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La santé comme puissance

Posted in Articles on juillet 5th, 2016 by admin – Commentaires fermés

Chaque chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être. – Spinoza, Éthique, Troisième partie, Proposition VI.

La Joie est le passage de l’homme d’une moindre à une plus grande perfection. – Ibid. Définition II des affects.

Parler de la santé n’est pas une tâche facile dans la mesure où l’on a trop souvent tendance à définir celle-ci négativement et à la réduire à l’absence de maladie. Or, l’expérience nous en offre des témoignages fréquents, nous savons bien qu’il y a parfois des malades en meilleure santé que certaines personnes dites « bien portantes ». Ce constat signifie donc que la santé n’est pas l’opposé de la maladie et que la différence entre la maladie et la santé n’est pas de nature, mais de degré. En effet, personne ne peut prétendre qu’il est en parfaite santé, il suffit de s’étudier quelque peu et l’on s’aperçoit que l’on ressent une légère douleur dans telle ou telle partie de notre corps, que l’on ne digère pas correctement certains aliments, que l’on souffre de telle allergie, etc. Sans aller jusqu’à affirmer comme le docteur Knock que toute personne bien portante est un malade qui s’ignore, on peut considérer que l’on est toujours plus ou moins malade ou plus ou moins en bonne santé.

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Un enfant peut-il faire son deuil ?

Posted in Articles on novembre 20th, 2015 by admin – Commentaires fermés

Communication prononcée lors de la journée organisée le 20 novembre 2015 par la SFPEADA sur le thème :

L’enfant, la mort, le deuil

Dans notre société moderne, la mort et le deuil apparaissent comme antinomiques avec le monde de l’enfance et quand ils y font irruption à travers l’accident ou la maladie, les familles sont alors souvent bien démunies. Au cours de cette journée nous essaierons de mieux cerner comment le concept de mort se construit chez l’enfant et quelles sont les spécificités du processus de deuil dans lequel il est engagé lorsqu’il perd un proche. De même la mort d’un enfant confronte ses parents à un deuil parfois complexe qui entrainera de nombreux remaniements de la dynamique familiale. A partir d’exposés théoriques et de l’expérience des professionnels de santé mentale qui accompagnent enfants et parents endeuillés, nous tenterons d’appréhender les nouvelles pistes de prise en charge et de soutien qui se sont mises en place.

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Penser la santé au-delà des normes

Posted in Articles on avril 19th, 2015 by admin – Commentaires fermés

Lorsque l’on s’interroge sur la question du rapport entre santé et maladie, on est facilement tenté de placer la santé du côté de la norme et la maladie du côté de son contraire : l’anormal ou le pathologique. Envisagée ainsi, la santé apparaît comme un état d’équilibre, stable et quasi-parfait qui se trouverait altéré dès que le corps est affecté par une pathologie quelconque. La santé serait, en un certain sens, la réalisation de l’essence même de ce que doit être un organisme fonctionnant pour le mieux, et la maladie une sorte de corruption de cet état. Cependant, dès qu’on regarde la question d’un peu plus près, on s’aperçoit très vite que les choses ne sont pas si simples et que la santé des uns n’est pas celle des autres, qu’elle ne consiste pas nécessairement dans l’absence de maladie, qu’il est des malades dont la santé nous étonne et à l’inverse des individus apparemment atteints d’aucune pathologie particulière et qui pourtant donnent toujours l’impression d’être maladifs et de santé précaire.
S’il en va ainsi, c’est peut-être parce que la maladie et la santé ne se réduisent pas à des données objectives, mais se manifestent d’abord comme des expériences qui sont de l’ordre du vécu.

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Le Tour(s) de la Question :  »Qu’est-ce que l’idée d’un corps malade »

Posted in Billets on janvier 27th, 2015 by admin – Commentaires fermés

Rencontre philo présentée par Eric Delassus

Dans son Ethique, Spinoza affirme que « l´esprit est l´idée du corps ». Cette formule soulève notamment la question du rapport entre corps et esprit, question qui devient cruciale dès lors qu´elle est posée relativement à celle de la maladie. En effet, que peut bien être dans ces conditions l´idée d´un corps malade ? S´agit-il d´une idée également malade ? Comme si elle était contaminée par l´état de son objet.
Ou peut-il s´agir, malgré tout, d´une idée suffisamment claire et distincte pour donner au malade la force d´âme nécessaire pour s´opposer à ce qui tend à l´affaiblir et le détruire ? Les enjeux de la réponse apportée à une telle question sont capitaux sur le plan de l´éthique médicale dans
la mesure où, selon la solution qui finira par émerger, on sera ou non en mesure d´accompagner le malade pour l´aider à affronter la maladie en évacuant autant qu´il est possible les passions tristes qu´elle peut engendrer en lui.
Eric Delassus est agrégé et docteur en philosophie, il enseigne au lycée Marguerite de Navarre de Bourges et participe à plusieurs groupes de réflexion sur l´éthique médicale.

Être malade : accepter pour résister

Posted in Articles on novembre 12th, 2014 by admin – Commentaires fermés

Intervention prononcée le 07 octobre 2014 à l’ENS de Lyon pour le séminaire organisé dans le cadre du Collège Internationale de Philosophie par Julie Henry : Relire l’éthique en santé à l’aune d’une anthropologie spinoziste : Philosophie de l’âge classique et médecine d’aujourd’hui.


Résumé : L’acceptation est souvent assimilée à la résignation, c’est-à-dire à une attitude passive de soumission. Or, si l’on comprend l’acceptation comme l’acte par lequel celui qui comprend ce qui lui arrive en prend acte, sans pour autant l’approuver, mais au contraire pour mieux s’y opposer, elle peut apparaître comme le chemin qu’il faut nécessairement emprunter pour mieux résister aux assauts des causes externes qui pourraient nous détruire. C’est en ce sens qu’être malade, qui ne signifie pas tout à fait la même chose qu’avoir une maladie, nécessite que soit emprunté un tel chemin. Dans la mesure où la compréhension des causes qui nous déterminent nous rend nécessairement plus puissants, notre conatus, cet effort par lequel nous persévérons dans l’être, ne peut que se trouver renforcé par l’acceptation en nous donnant la « force d’âme » indispensable pour appréhender la maladie avec une certaine équanimité. Reste à définir les modalités d’une telle compréhension. Si pour le philosophe, cela passe par la connaissance intuitive, pour l’ignorant qui en reste à la connaissance imaginative, cela passe certainement par le récit qui permet au malade d’être l’auteur d’une reconfiguration cohérente des événements heureux ou malheureux qui jalonnent son existence.

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Sagesse de l’homme vulnérable

Posted in Articles on août 26th, 2014 by admin – Commentaires fermés

Vous pouvez désormais trouver la majeure partie de mes articles publiés dans un recueil en deux volumes aux éditions L’Harmattan.

LA PRÉCARITÉ DE LA VIE
Sagesse de l’homme vulnérable (Volume 1)
ISBN : 978-2-343-03871-1 • septembre 2014 • 146 page
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=44324&razSqlClone=1

LA QUÊTE DE LA SAGESSE
Sagesse de l’homme vulnérable (Volume 2)
ISBN : 978-2-336-30711-4 • septembre 2014 • 140 pages
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=44323&razSqlClone=1

Eric Delassus
PHILOSOPHIE

 

Les hommes sont dépendants de la nature toute entière et, par conséquent, ils sont dépendants les uns des autres. Cette dépendance n’est pas un signe de faiblesse. C’est elle qui, lorsqu’elle est bien ordonnée, empêche les hommes de devenir ennemis les uns des autres. Il faut donc à l’homme vulnérable une sagesse pour l’inviter à faire preuve d’autant de sollicitude qu’il est possible envers ses semblables. Que peut bien être la sagesse de l’homme vulnérable ?

 

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La dimension éthique de la médecine et du soin

Posted in Articles on février 6th, 2014 by admin – Commentaires fermés

Bien qu’elle repose sur un savoir scientifique de plus en plus précis et complexe et qu’elle recourt aux technologies les plus sophistiqués, la médecine ne peut se définir uniquement comme une pratique d’ordre techno-scientifique. Comme le soulignait déjà Platon, ce n’est pas la compétence qui fait le médecin, mais l’usage qu’il fait de cette compétence. C’est en ce sens que la médecine ne peut se définir indépendamment de sa dimension éthique essentielle.

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De l’Urgence de philosopher

Posted in Articles on décembre 16th, 2013 by admin – Commentaires fermés

Commentaire du premier paragraphe de la Lettre à Ménécée d’Épicure (-341, -270)


Ces quelques lignes du philosophe Épicure traitent de la philosophie et plus précisément de l’urgence qu’il y a, selon lui, à philosopher. En effet d’après Épicure, la philosophie, la recherche de la sagesse, ne peut attendre. Mais la thèse principale qu’il défend ici ne se réduit pas à affirmer qu’il n’y a pas d’âge pour philosopher (et en cela il s’oppose à Platon pour qui la philosophie est l’aboutissement d’une longue préparation, d’un propédeutique dans laquelle les mathématiques jouent un rôle déterminant), mais consiste également à défendre une certaine conception de la philosophie. La philosophie est en effet, pour Épi- cure, ce qui rend heureux, ce qui procure la félicité.

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« Une éthique de l’éthique ? » Usages et abus de l’éthique en santé

Posted in Articles on décembre 16th, 2013 by admin – Commentaires fermés

Ecole normale supérieure – 45 rue d’ULM – Paris 75005 Amphithéâtre DUSSANE
20 décembre 2013

0rganisé par le comité de rédaction de la revue, avec la collaboration du Séminaire international d’étude sur le soin du Cirphles (SIES, Cirphles USR 3308 ENS/CNRS) et avec l’aide de l’ERER-Picardie

8h 30 Accueil

Inscription obligatoire. Colloque Gratuit. Nombre de places limité

3 intervenants /45 minutes- 45 minutes de partage avec les participants

8h50 Propos liminaire : Catherine Draperi – Alain de Broca une revue au service de l’éthique 9h00- 10h30 table ronde : Ethique résistance
Modérateur : Grégoire Moutel

Marie Odile Godart, Résistance autour des populations
Jean Guilhem Xerri Une éthique de la personne comme résistance à l’exclusion sociale
Worms Frédéric Une éthique pratique résistante : réunifier le soin autour des deux tensions du care et du cure.

10h30-11h00 pause
11h00 – 12h30 table ronde : Ethique alibi Modérateur : Marc Grassin
Guérin Jean François
Callu Marie France
Sicard Didier

L’alibi éthique à travers l’expérience de la médecine de la reproduction L’alibi éthique a-t-il une place en droit
L’alibi éthique des mots

12h30 – 13h45 repas (à l’ENS)
13h45 – 15h15 table ronde : Ethique pratique Modérateur : Brigitte Tison

Mino Jean Christophe, Copel Marie Laure Délibérer à l’hôpital entre éthique et pratique ? Birmelé Béatrice, Comment la réflexion éthique change la pratique clinique ? Lefève Céline, Pratiquer l’éthique dans les études de médecine

15h15- 15h30 Pause
15h30 – 17h00 table ronde : La publication en éthique Modérateur : Gérard Teboul

Kopp Nicolas, Après 10 années d’ E&S. Courage versus alibi: une lucide incrédulité pour l’avenir Delassus Eric, La santé en question : l’éthique, une pratique
Svandra Philippe, Une revue pour déranger nos certitudes

17h00 – 17H20 Synthèse par George Fauré
17h20-17h30 Remerciements – Fin du colloque Catherine Draperi et Alain de Broca

Programme au format pdf

 

Peut-on perdre sa dignité ?

Posted in Articles on septembre 25th, 2013 by admin – Commentaires fermés

Une idée assez répandue aujourd’hui consiste à penser qu’un homme pourrait perdre sa dignité du fait des conditions de son existence. Ainsi dira-ton du SDF qui vit dans la rue qu’il a perdu toute dignité et qu’il faut lui rendre sa dignité ou bien du malade en fin de vie, parce qu’il est devenu incontinent ou qu’il a perdu certaines des facultés qui nous semblent essentielles à l’humanité, qu’il faut lui donner le droit de mourir dans la dignité. Une telle conception de la dignité humaine est souvent défendue par des personnes animées des meilleurs intentions du monde. Mais de telles intentions ne sont pas nécessairement une garantie de vérité et elles doivent susciter notre interrogation, car comme l’expérience nous le montre parfois, elles constitue le matériau principal dont l’enfer est pavé. En effet, dire du SDF ou du malade en fin de vie qu’ils ont perdu leur dignité, n’est-ce pas finalement affirmer qu’ils ne sont plus des êtres humains à part entière et que leur existence n’a plus la valeur qu’elle devrait avoir. Autrement dit, n’est-ce pas affirmer que la vulnérabilité, la fragilité ou la faiblesse nous retrancheraient de l’humanité ? N’est-ce pas en conséquence affirmer qu’il n’y a d’humanité que dans la force, la puissance et par conséquent en conclure que les faibles ne méritent plus de vivre ?

Cours destiné à des étudiants d’IFSI

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Diaporama

La mort et la maladie, des accidents inévitables

Posted in Articles on septembre 17th, 2013 by admin – Commentaires fermés
« Nulle chose ne peut être détruite sinon par une cause extérieure »
(Spinoza, Éthique, 3° partie, Proposition IV)
« Chaque chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être. »
(id., Proposition VI)

 

La vie possède, en elle-même, ce caractère paradoxal de parvenir un jour à son terme, cela nous semble naturel mais à bien y réfléchir cela n’a rien d’évident, par nature la vie tend à se maintenir et l’être vivant devrait tout faire pour perdurer indéfiniment.

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Refus de traitement : aider le malade à mieux se comprendre

Posted in Billets on juin 15th, 2011 by admin – Commentaires fermés

Le refus de traitement de la part du malade peut confronter les soignants à un dilemme apparemment insoluble opposant principe d’autonomie et principe de bienfaisance. Le souci de respecter la liberté du malade pourrait conduire à abandonner ce dernier à son triste sort tandis que la volonté de lui venir en aide pourrait avoir pour conséquence de le soigner contre son gré. Pour sortir de cette insupportable tension, il apparaît nécessaire d’adopter une démarche compréhensive. S’efforcer de cerner avec le malade les raisons qui déterminent son attitude peut aider ce dernier à effectuer un choix réellement éclairé et peut-être à réorienter sa décision. Il convient cependant de prendre garde à ce que cet accompagnement du malade ne se transforme pas en harcèlement dans le but de le faire changer d’avis à tout prix. Le soignant doit aussi apprendre à accepter de l’autre le refus du bien qu’il veut lui faire.


Article publié dans la revue ÉTHIQUE ET SANTÉ, Volume 8, numéro 2, pages 101-105 (juin 2011)

 

La mort donne-t-elle un sens à la vie ?

Posted in Propos on mars 13th, 2011 by admin – Commentaires fermés

Si beaucoup d’entre nous nourrissent des fantasmes d’immortalité, il n’est pas certain qu’ils aient réellement réfléchie aux conséquences que pourraient avoir pour eux une vie aussi interminable qu’une journée qui ne trouverait pas sa conclusion dans le sommeil, cette petite mort qui vient clore chacun des jours de notre vie.

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Une sagesse est-elle possible face à la mort ?

Posted in Articles on juillet 11th, 2009 by admin – Commentaires fermés

Dans la Lettre à Ménécée, le sage Épicure nous dit qu’il est urgent de philosopher :
« Quand on est jeune il ne faut pas remettre à philosopher, et quand on est vieux il ne faut pas se lasser de philosopher.
Car jamais il n’est trop tôt ou trop tard pour travailler à la santé de l’âme. »1
Cette urgence a pour cause essentielle le fait que nous soyons mortels et que la peur de la mort est la cause de tous nos maux, cette crainte est en effet à l’origine de toutes les illusions qui nous font devenir le plus souvent les artisans de notre propre malheur.
Car en effet la mort peut nous surprendre à tout moment, il ne peut donc être question d’attendre pour rechercher la sagesse qui est chez Épicure synonyme de bonheur, or comme il n’y a pas d’âge pour être heureux, il n’y a pas d’âge pour philosopher et se libérer de toutes les illusions nourries par la crainte de la mort. Si bon nombre d’entre nous se rendent malheureux en courant après un bonheur illusoire, c’est qu’ils sont en quête d’une immortalité qu’ils n’atteindront jamais et qui ne peut donc être source de bonheur.

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