Une sagesse est-elle possible face à la mort ?
Dans la Lettre à Ménécée, le sage Épicure nous dit qu’il est urgent de philosopher :
« Quand on est jeune il ne faut pas remettre à philosopher, et quand on est vieux il ne faut pas se lasser de philosopher.
Car jamais il n’est trop tôt ou trop tard pour travailler à la santé de l’âme. »1
Cette urgence a pour cause essentielle le fait que nous soyons mortels et que la peur de la mort est la cause de tous nos maux, cette crainte est en effet à l’origine de toutes les illusions qui nous font devenir le plus souvent les artisans de notre propre malheur.
Car en effet la mort peut nous surprendre à tout moment, il ne peut donc être question d’attendre pour rechercher la sagesse qui est chez Épicure synonyme de bonheur, or comme il n’y a pas d’âge pour être heureux, il n’y a pas d’âge pour philosopher et se libérer de toutes les illusions nourries par la crainte de la mort. Si bon nombre d’entre nous se rendent malheureux en courant après un bonheur illusoire, c’est qu’ils sont en quête d’une immortalité qu’ils n’atteindront jamais et qui ne peut donc être source de bonheur.