La personne  - Eric Delassus - Editions Bréal
La personne

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Manager pour prendre soin

Posted in Articles on octobre 16th, 2020 by admin – Commentaires fermés

Merci à l’A.F.D.N. de m’avoir invité lors de son congrès annuel à intervenir pour aborder la question du management des personnels soignants.

Il peut sembler incongru de mettre en lien le management et le soin. D’un côté on a le sentiment d’être dans le monde de la rentabilité et de la gestion, tandis que de l’autre on entre dans un domaine dans lequel l’humain est au centre et où la sollicitude est au cœur de toutes les pratiques. Mais cette apparente opposition ne mérite-t-elle pas d’être analysée et remise en question ? Surtout, lorsqu’il s’agit de manager des personnels soignants. Dans le contexte des établissements de soins et de santé la rationalisation d’inspiration fordienne ou taylorienne, l’expérience le montre, ne peut que produire des effets dévastateurs, tant sur les patients que sur les soignants. Aussi, est-il urgent de penser le management autrement et une réflexion sur le management des personnels soignants peut être fondatrice d’une autre forme de management en général. Le management n’est pas de la pure gestion, on administre pas les êtres humains de la même manière que les choses. Les soignants on aussi besoin que l’on prenne soin d’eux, car ils sont confrontés chaque jour à ce qui fait la dimension tragique de la condition humaine, la souffrance et la mort. Aussi, si leurs métiers sont souvent pour eux l’occasion de joies immenses, ils les conduisent également à devoir porter un lourd fardeau. La crise sanitaire que nous venons de traverser l’a d’ailleurs confirmé chaque jour. Les personnels soignants ont donc besoin d’être accompagnés dans cette belle, mais lourde tâche qui est la leur. C’est pourquoi je tenterai de montre qu’il n’est possible de bien manager le soin qu’en introduisant le soin dans le management. Il faut prendre soin des soignants pour leur permettre de bien prendre soin de leurs patients. Il faut donc manager pour prendre soin.

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La dimension éthique de la médecine et du soin

Posted in Articles on novembre 24th, 2018 by admin – Commentaires fermés

Conférence à l’ENSA de Bourges le mercredi 28 novembre à 13h30.

https://www.ensa-bourges.fr/index.php/fr/home/action-culturelle/conferences/conferences-2018-2019/7153-conferences-de-philosophie

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Une revue pour diffuser un questionnement. La santé en question : l’éthique, une pratique

Posted in Articles on mars 21st, 2018 by admin – Commentaires fermés

Résumé

Intituler une revue Éthique et Santé, c’est déjà sous-entendre à la fois que l’éthique est une affaire de santé et que la question de la santé, loin d’être une question essentiellement scientifique est tout d’abord une question éthique, que le concept de santé est un concept éthique. En effet, ne serait-ce qu’en se référant à son étymologie cette notion présente une dimension sotériologique. Elle renvoie en effet à la notion de salut qui n’a pas seulement une signification religieuse mais qui désigne tout d’abord le cheminement philosophique par lequel il est possible de parvenir à la vie bonne, c’est-à-dire à une vie pleinement humaine et qui mérite d’être vécue. Ainsi, Épicure dans la célèbre Lettre à Ménécée, malgré son matérialisme foncier, ne propose-t-il pas à son disciple de travailler à la santé de son âme ? La santé est donc ce qui nous sauve, ce qui nous soustrait à notre finitude, à notre fragilité et à notre vulnérabilité, ce qui fait que, malgré notre faiblesse et nos limites, nous sommes en mesure de vivre et de nous efforcer de bien vivre. La santé ne peut donc, par conséquent se limiter à l’absence de maladie. Un organisme sain ne se réduit pas à un corps qui fonctionne bien, comme un moteur qui tourne au quart de tour. Faut-il encore que ce moteur nous meuve et nous mène quelque part, nous conduise là où nous désirons aller. C’est pourquoi la recherche de la santé pour soi-même comme pour autrui, que ce soit celle du corps ou celle de l’esprit – la distinction est-elle d’ailleurs pertinente ? – suppose d’abord une démarche éthique, c’est-à-dire une démarche réflexive susceptible de nous transformer, de nous faire être comme nous désirons vraiment être et de nous faire pleinement agir. Aussi, n’y a t-il pas d’éthique qui ne se manifeste sous la forme d’une pratique, c’est-à-dire comme une manière d’être et d’agir. La santé est d’abord puissance, puissance d’être et d’agir et c’est cette puissance qu’il faut maintenir et augmenter lorsque l’on prend soin de soi-même et des autres. La santé doit, par conséquent, toujours faire l’objet d’un questionnement. L’éthique en médecine consiste donc essentiellement en une telle interrogation par laquelle le désir des uns et des autres, tant des soignants et des médecins que des patients, trouve sa véritable voie d’expression.

Summary

Titling a journal Ethics and Health already implies that on one hand ethics is a matter of health and on the other one that, far from being essentially an scientific question, health issues are first of all a question of ethics, because the concept of health is an ethical concept. Indeed, if we refer to its etymology (mainly in Latin languages) this notion has a soteriological dimension. In fact, it refers to the notion of salvation which has religious significance but which first of all designates the philosophical path through which it is possible to achieve a good form of life, that is fully human and worth living. Thus, in his famous Letter to Menœceus and despite its fundamental materialism, Epicurus asks his disciple to work for the health of his soul. Health saves and protects us from our fragility and vulnerability, in order to make us live and strive to have a good life despite our weaknesses and limitations. Therefore, health cannot be related to the absence of disease. A healthy body cannot be reduced to a body that works well just like an engine that runs like a clock. It is also necessary for the engine to make us move and take us where we want to go. That is why the pursuit of health for oneself and for others, whether health of the body or health of the mind – but is the distinction really relevant? – presupposes an ethical approach, in other words, a reflective process that can transform and turn us in a way we really want to be and make us act deliberately. Thus, ethics means a form of practice, which reflects our entire being. First health is the power to be and to act, and this power is maintained and increased whenever we take care of ourselves and others. Therefore, health must always lead to questioning. Ethics in medicine consists essentially in questioning whether the desire of caregivers, physicians and patients alike can find its true meaning.

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Peut-on soumettre le soin à l’obligation de résultat ?

Posted in Articles on décembre 1st, 2017 by admin – Commentaires fermés

Conférence prononcée le 1er décembre 2017 lors de la Rencontre-Échanges-Débat organisée par l’Inter-Collèges des psychologues hospitaliers IDF et par le collectif national des Inter-Collèges

Le monde du soin en général, et peut-être plus particulièrement celui des soignants qui interviennent dans les domaines de la psychiatrie et de la psychologie, semble aujourd’hui être traversé par un certain nombre d’inquiétudes concernant les exigences que souhaiteraient leur imposer leurs institutions de tutelle, dans la manière d’accomplir les missions qui sont les leurs. En effet, notre époque, fortement dominée par la science et la technique a tendance à vouloir tout rationaliser dans un sens qui n’est peut-être pas celui qui est le plus souhaitable, si l’on veut que notre société puisse prendre soin comme il convient des plus vulnérables d’entre nous.

Ces craintes sont apparemment nourries par l’injonction plus ou moins pressante de travailler selon des procédures scrupuleusement codifiées et contraignantes, de devoir régulièrement évaluer le travail accompli à partir de critères qui n’ont pas nécessairement été élaborés par des professionnels de terrain, bref d’être continuellement « formatés » et contrôlés et de devoir se soumettre à des process stéréotypés qui occulteraient totalement la dimension singulière de toute relation de soin en confondant parfois le soin et le traitement. Cette orientation aurait par conséquent tendance à réduire le soin à la dimension de moyen ou d’instrument devant donc, puisque c’est là, la raison d’être d’un moyen ou d’un instrument, être soumis à un impératif d’efficacité. Il y aurait donc une sorte d’introduction insidieuse de l’obligation de résultat dans le soin. Introduction, peut-être intentionnelle de la part de certains responsables d’institutions de soins, mais peut-être aussi, ce qui est certainement plus probable, en raison du type de rationalité qui s’impose de manière quasi-autonome avec le développement des technologies et du mode de rationalité qui les accompagne. De la sorte, le soin qui n’était jusque-là soumis qu’à une obligation de moyen se trouve insensiblement, tout doucement conduit vers la nécessité de devoir se conformer, au moins dans son organisation, au mode de fonctionnement de la plupart des activités humaines aujourd’hui. Cette tendance, si elle s’avère réelle et si elle se confirme, risque de remettre en question le principe sur lequel traditionnellement le soin, ainsi que la médecine, ont toujours basé leur mode de fonctionnement, c’est-à-dire l’obligation de moyen.

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La culture qualité-sécurité liée aux soins : Quel sens donner au terme de culture ?

Posted in Articles on novembre 23rd, 2017 by admin – Commentaires fermés

 

Conférence donnée le 23 novembre 2017 au Centre Hospitalier Jacques Coeur de Bourges dans le cadre d’une Journée Qualité sur le thème : La culture qualité-sécurité liée aux soins au sein des établissements de santé.

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Parler de sa propre voix : être acteur de sa maladie à l’enfance et l’adolescence

Posted in Articles on novembre 19th, 2017 by admin – Commentaires fermés

Conférence donnée lors de la journée de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du 17 novembre 2017 « De l’adhésion aux soins chez l’enfant et l’adolescent : entre refus et consentement »

La question du consentement est aujourd’hui au cœur d’un bon nombre de problématiques liées à l’éthique médicale, surtout depuis la loi de 2002 sur le droit des patients qui s’appuient sur la nécessité de respecter l’autonomie du patient et de ne lui administrer un soin ou un traitement qu’après avoir obtenu son consentement éclairé. La loi suppose donc un patient autonome toujours susceptible d’entendre le discours médical et de donner ou non son accord après avoir été informé des conséquences des traitements qui lui sont proposés, ainsi que des conséquences que pourrait entraîner un refus de traitement. Cette obligation pour le soignant est ainsi formulée dans la loi à l’article L. 1111-4 :

Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé. Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix. Si la volonté de la personne de refuser ou d’interrompre un traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en œuvre pour la convaincre d’accepter les soins indispensables. Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. Lorsque la personne est hors d’état d’exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l’article L. 1111- 6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté.

Pour ce qui concerne les mineurs, c’est-à-dire la population qui concerne notre sujet, la loi considère que ces derniers sont sous la responsabilité des parents ou des tuteurs légaux, mais elle ajoute néanmoins une obligation pour le médecin de rechercher le consentement de l’enfant ou de l’adolescent lorsque ce dernier est en capacité de l’exprimer :

Le consentement du mineur ou du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché s’il est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision.

La présence de la notion de consentement dans une loi sur le droit des patients a pour but de mettre fin à des années de paternalisme médical durant lesquelles le malade était considéré, parce que malade – qu’il s’agisse d’une pathologie organique ou mentale – comme un être mineur incapable de prendre pour lui-même les décisions qui s’imposent.

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Le soin ou l’éthique en acte

Posted in Articles on octobre 6th, 2017 by admin – Commentaires fermés

Conférence donnée le 06 octobre 2017 06 octobre 2017 au centre psychiatrique du Bois de BONDY.

Lorsque j’ai commencé à réfléchir sur ce que j’allais dire durant cette conférence, j’ai d’abord pensé à parler de la dimension éthique du soin, c’était d’ailleurs, initialement, le titre que je pensais donner à mon intervention. Cependant, ce choix ne me satisfaisait qu’à moitié. Parler d’une dimension éthique du soin, cela laisse entendre que cette dimension n’est qu’un aspect du soin, qu’un élément parmi d’autres d’un tout qui contiendrait d’autres composants qui se situeraient au même niveau. Or, s’il est vrai qu’il y a, par exemple, une dimension technique du soin, qui est essentielle, il n’est pas certain que l’éthique relève d’une dimension de même nature. Ne serait-ce que parce qu’on ne peut séparer cette « dimension » éthique du soin des autres déclinaisons qui le concerne. Peut-on imaginer un soin purement technique ou purement social dans lequel serait occulté toute forme d’éthique ? Serait-ce encore du soin ?

Aussi, après avoir remis en question cette première approche, me suis-je dit qu’il serait peut-être plus pertinent et plus judicieux de parler de l’éthique du soin. Mais, cet intitulé ne me satisfaisait pas plus que le premier.

D’une part parce que parler d’une éthique du soin, comme parler d’une éthique des affaires ou d’une éthique du sport, ou de l’éthique de n’importe quel autre domaine de l’activité humaine, pourrait laisser croire que chacun de ces domaines possède son éthique propre qui serait distincte et séparée d’éthiques qui seraient spécifiques à d’autres formes d’activités. Or, une telle conception des choses ne peut que nous conduire à des contradictions insurmontables, voire à nous rendre « schizophrène », dans la mesure où elle nous conduirait à respecter certains principes ou certaines valeurs dans un domaine, mais pas dans un autre. Il me semble donc plus raisonnable de considérer qu’il n’y a qu’une seule et unique éthique et que celle-ci se décline de différentes façons, selon les domaines dans lesquels elle s’applique.

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Temporalité et altérité : Temps et travail en milieu hospitalier.

Posted in Articles on mars 12th, 2017 by admin – Commentaires fermés

Comment rendre compatible la temporalité managériale, celle des soignants et celle des patients ? Comment intégrer dans chacune d’elle la temporalité de l’autre ? Peut-être en prenant conscience qu’elles sont le signe de notre profonde vulnérabilité ?

Temporality and alterity: time and work in a hospital setting

How to make managerial temporality compatible with the temporality of caregivers and patients? How to integrate in each of them the temporality of the other? Perhaps realizing that they are a sign of our deep vulnerability?

Plan de l’article

Si le temps est, c’est qu’il tend à n’être plus

Temps et temporalité

Le choc des temporalités

Conclusion

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Analyse critique du principisme en éthique biomédicale

Posted in Articles on mars 12th, 2017 by admin – Commentaires fermés

Le principisme est une théorie morale s’inspirant à la fois de l’utilitarisme et du kantisme, c’est-à-dire d’une morale plutôt conséquentialiste – l’utilitarisme – et d’une morale déontologique fondée sur l’intention – le kantisme. Cette synthèse apparemment paradoxale entre une éthique qui considère que la valeur morale de l’action se juge à ses conséquences et une morale qui juge l’action à ses intentions, c’est-à-dire au respect d’un devoir ou d’une obligation fondée en raison, à donné lieu à une doctrine qui à laquelle il est souvent fait référence aujourd’hui en éthique médicale. Celle-ci a été élaborée par Tom Beauchamp et James Childress dans un ouvrage publié pour la première fois aux États-Unis en 1979 et dont la traduction française est parue en 2007 aux éditions Les Belles Lettres sous le titre Les Principes de l’Éthique Biomédicale.

Cette théorie est constituée de quatre grands principes :

- Autonomie ;

- Non-malfaisance ;

- Bienfaisance ;

- Justice.

Les principes d’autonomie et de justice peuvent être considérés comme étant plutôt d’origine déontologique étant donné que quelles que soient les conséquences de l’acte médical, il est considéré comme étant du devoir du médecin ou du soignant de respecter l’autonomie du patient et de répondre à une certaine exigence de justice dans la manière de prodiguer les soins et les traitements. En revanche, la non-malfaisance et la bienfaisance relèvent plutôt du conséquentialisme dans la mesure où ils invitent à se soucier des effets de l’acte effectué sur la vie et la qualité de vie du patient.

Le choix de ces quatre principes ne repose pas sur une déduction a priori, mais plutôt sur l’étude des jugements moraux tels qu’ils sont portés dans des situations concrètes :

Le fait que les quatre groupes de « principes » moraux soient centraux dans l’éthique biomédicale est la conclusion à laquelle nous sommes parvenus en étudiant les jugements moraux bien pesés et la façon dont les convictions morales se coordonnent entre elles 1.

Nous allons donc examiner ces quatre principes et tenter d’en dégager les capacités et les limites, ainsi que les contradictions qui peuvent traverser le principisme dans sa globalité.

1 Tom L. Beauchamp & James F. Childress, Les principes de l’éthique biomédicale, Les Belles Lettres, Paris, 2007, p. 30-31.

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La santé comme puissance

Posted in Articles on juillet 5th, 2016 by admin – Commentaires fermés

Chaque chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être. – Spinoza, Éthique, Troisième partie, Proposition VI.

La Joie est le passage de l’homme d’une moindre à une plus grande perfection. – Ibid. Définition II des affects.

Parler de la santé n’est pas une tâche facile dans la mesure où l’on a trop souvent tendance à définir celle-ci négativement et à la réduire à l’absence de maladie. Or, l’expérience nous en offre des témoignages fréquents, nous savons bien qu’il y a parfois des malades en meilleure santé que certaines personnes dites « bien portantes ». Ce constat signifie donc que la santé n’est pas l’opposé de la maladie et que la différence entre la maladie et la santé n’est pas de nature, mais de degré. En effet, personne ne peut prétendre qu’il est en parfaite santé, il suffit de s’étudier quelque peu et l’on s’aperçoit que l’on ressent une légère douleur dans telle ou telle partie de notre corps, que l’on ne digère pas correctement certains aliments, que l’on souffre de telle allergie, etc. Sans aller jusqu’à affirmer comme le docteur Knock que toute personne bien portante est un malade qui s’ignore, on peut considérer que l’on est toujours plus ou moins malade ou plus ou moins en bonne santé.

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La personne – De l’individu à la personne

Posted in Articles on juin 4th, 2016 by admin – Commentaires fermés

La personne

De l’individu à la personne

Si la naissance de l’individu moderne a joué un rôle émancipateur indiscutable en libérant l’homme des pesanteurs sociales et communautaires auxquelles il était soumis jusque-là, il est temps aujourd’hui de dépasser l’individualisme pour se protéger des dérives auxquelles il pourrait conduire dans le contexte contemporain. Réduit essentiellement à sa dimension économique, à son statut d’homo oeconomicus, l’individu contemporain pourrait se laisser tenter par le repli sur soi et par un égoïsme mortifère négligeant toute forme de respect pour la personne humaine.

Par conséquent, la nécessité ne s’impose-t-elle pas à nous, pour sortir des impasses vers lesquelles nous pourrions être entraînés, d’interroger et de revisiter le concept de personne, en insistant principalement sur sa dimension relationnelle ?

Site de l’éditeur : http://librairie.studyrama.com/produit/3732/9782749535401/La%20personne%20

Éthique de la recherche et recherche de l’éthique

Posted in Articles on avril 11th, 2016 by admin – Commentaires fermés

Conférence prononcée à Nancy le 31 mars 2016 lors Colloque Interrégional de Recherche Paramédical : « Osons la recherche »

 

Résumé

La question de la recherche dans les domaines médicaux et paramédicaux se pose d’une manière tout à fait singulière dans la mesure où les disciplines qui s’y rattachent se situent toutes au croisement de plusieurs autres. Bien que s’appuyant sur un savoir scientifique, elles ne sont pas des sciences à proprement parler. Leur objectif n’est pas de connaître, mais d’agir. Elles relèvent de ce que les Grecs appelaient la technè. Il s’agit de produire la santé.

Certes, elles ont à voir avec la science. Depuis Hippocrate et la naissance de la médecine rationnelle, la connaissance des causes des maladies permet au médecin, et plus largement à tout soignant, de trouver les remèdes permettant de les traiter et de contribuer, dans la mesure du possible, à la guérison du malade.

Cependant, les dimension scientifiques et techniques des disciplines médicales et paramédicales ne concernent que les moyens qu’elles mettent en œuvre et non les fins qu’elles poursuivent. Peut-on, en effet, considérer la maladie et la santé comme des concepts scientifiques ? N’ont-ils pas aussi une dimension éthique ? Être malade, c’est, avant tout, voir diminuer sa puissance d’agir et devoir adopter un ethos, un comportement, une manière de vivre différente. La maladie et la santé relèvent d’abord d’un vécu et manifestent une dimension essentiellement subjective. C’est pourquoi à l’ethos du malade doit répondre celui du médecin ou du soignant.

Parce que le cure et le care sont au carrefour de la science, de la technique et de l’éthique, la recherche en la matière ne peut se limiter à une approche uniquement quantitative et prétendument objective. Il est donc nécessaire de développer une éthique de la recherche afin d’en définir plus précisément les objectifs. Mais cette éthique de la recherche est indissociable d’une recherche de l’éthique, c’est-à-dire d’une réflexion s’interrogeant sur les principes mêmes des arts médicaux et paramédicaux.

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Le scandale du refus de soin

Posted in Articles on juin 20th, 2015 by admin – Commentaires fermés

Communication prononcée lors de l’Université d’Été de la Société Francophone de Dialyse
Pourquoi parler du scandale du refus de soin ou de traitement ? Si l’on recherche l’étymologie du terme même de « scandale », il renvoie à l’idée d’obstacle, le scandale – du grec skandalon qui a donné le latin scandalum – désigne littéralement ce qui fait trébucher. Autrement dit, le scandale, c’est non seulement ce qui s’oppose à la poursuite d’une trajectoire donnée, mais c’est aussi ce qui fait choir celui qui a choisi de suivre cette direction. La question que l’on est alors en droit de se poser est ici celle de savoir qui est victime d’une chute dans cette affaire, est-ce le malade qui met sa vie en danger, ou est-ce le soignant qui ne peut aller au bout de ce qu’il estime être sa mission ?

La délibération comme démarche réflexive accompagnant la décision médicale

Posted in Articles on mai 13th, 2015 by admin – Commentaires fermés

La délibération est souvent perçue comme l’œuvre d’une liberté exami­nant de manière autonome les éléments qui conduisent à la prise de décision, elle-même perçue comme le moment premier de l’action. Cette vision des choses n’est-elle pas la conséquence d’une illusion rétrospective ? Le processus décision­nel dans lequel s’inscrit la délibération ne doit-il pas plutôt être envisagé comme un enchaînement causal par lequel les acteurs sont emportés sans être véritable­ment les auteurs du scénario auquel ils participent ? Une telle approche détermi­niste doit-elle pour autant nous conduire à renoncer à « reprendre la main » sur nos décisions ?
L’analyse qui est ici conduite porte sur la décision dans le domaine médical. Elle s’inspire de la pensée de Spinoza et tend à montrer que même si nous sommes déterminés, la puissance réflexive de l’esprit est en mesure de mieux éclairer et orienter les différents protagonistes de la délibération et de la décision médicales.

Lire l’article sur le site de la revue Éthique Publique

Être malade : accepter pour résister

Posted in Articles on novembre 12th, 2014 by admin – Commentaires fermés

Intervention prononcée le 07 octobre 2014 à l’ENS de Lyon pour le séminaire organisé dans le cadre du Collège Internationale de Philosophie par Julie Henry : Relire l’éthique en santé à l’aune d’une anthropologie spinoziste : Philosophie de l’âge classique et médecine d’aujourd’hui.


Résumé : L’acceptation est souvent assimilée à la résignation, c’est-à-dire à une attitude passive de soumission. Or, si l’on comprend l’acceptation comme l’acte par lequel celui qui comprend ce qui lui arrive en prend acte, sans pour autant l’approuver, mais au contraire pour mieux s’y opposer, elle peut apparaître comme le chemin qu’il faut nécessairement emprunter pour mieux résister aux assauts des causes externes qui pourraient nous détruire. C’est en ce sens qu’être malade, qui ne signifie pas tout à fait la même chose qu’avoir une maladie, nécessite que soit emprunté un tel chemin. Dans la mesure où la compréhension des causes qui nous déterminent nous rend nécessairement plus puissants, notre conatus, cet effort par lequel nous persévérons dans l’être, ne peut que se trouver renforcé par l’acceptation en nous donnant la « force d’âme » indispensable pour appréhender la maladie avec une certaine équanimité. Reste à définir les modalités d’une telle compréhension. Si pour le philosophe, cela passe par la connaissance intuitive, pour l’ignorant qui en reste à la connaissance imaginative, cela passe certainement par le récit qui permet au malade d’être l’auteur d’une reconfiguration cohérente des événements heureux ou malheureux qui jalonnent son existence.

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Sagesse de l’homme vulnérable

Posted in Articles on août 26th, 2014 by admin – Commentaires fermés

Vous pouvez désormais trouver la majeure partie de mes articles publiés dans un recueil en deux volumes aux éditions L’Harmattan.

LA PRÉCARITÉ DE LA VIE
Sagesse de l’homme vulnérable (Volume 1)
ISBN : 978-2-343-03871-1 • septembre 2014 • 146 page
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=44324&razSqlClone=1

LA QUÊTE DE LA SAGESSE
Sagesse de l’homme vulnérable (Volume 2)
ISBN : 978-2-336-30711-4 • septembre 2014 • 140 pages
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=44323&razSqlClone=1

Eric Delassus
PHILOSOPHIE

 

Les hommes sont dépendants de la nature toute entière et, par conséquent, ils sont dépendants les uns des autres. Cette dépendance n’est pas un signe de faiblesse. C’est elle qui, lorsqu’elle est bien ordonnée, empêche les hommes de devenir ennemis les uns des autres. Il faut donc à l’homme vulnérable une sagesse pour l’inviter à faire preuve d’autant de sollicitude qu’il est possible envers ses semblables. Que peut bien être la sagesse de l’homme vulnérable ?

 

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Pour une politique du care

Posted in Articles on janvier 23rd, 2014 by admin – Commentaires fermés

L’idée d’une « société du care » ne semble pas avoir reçu en France un accueil des plus favorables dans la mesure où elle a été comprise comme une tentative de mettre en place une politique d’assistanat essentiellement fondée sur des motifs d’ordre compassionnel et qui aurait pour conséquence d’entretenir la fragilité de ceux qui en seraient les bénéficiaires au lieu de les aider à développer leurs capacités.

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Puissance et vulnérabilité – Pour un « care » spinoziste

Posted in Articles on janvier 8th, 2014 by admin – Commentaires fermés

Il peut sembler non seulement anachronique, mais peut-être aussi incongru de vouloir comparer éthique spinoziste et éthique du care. Chacune ayant été élaborée dans des contextes très différents et relevant de traditions intellectuelles relativement étrangères l’une à l’autre, la légitimité d’un tel rapprochement ainsi que son intérêt demandent à être justifiés. D’un côté nous avons un rationalisme intégral, de l’autre une éthique qui semble plus enracinée dans les affects, cependant si l’on y regarde d’un peu plus près ces deux pensées ne sont peut-être pas si éloignées l’une de l’autre.

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« Une éthique de l’éthique ? » Usages et abus de l’éthique en santé

Posted in Articles on décembre 16th, 2013 by admin – Commentaires fermés

Ecole normale supérieure – 45 rue d’ULM – Paris 75005 Amphithéâtre DUSSANE
20 décembre 2013

0rganisé par le comité de rédaction de la revue, avec la collaboration du Séminaire international d’étude sur le soin du Cirphles (SIES, Cirphles USR 3308 ENS/CNRS) et avec l’aide de l’ERER-Picardie

8h 30 Accueil

Inscription obligatoire. Colloque Gratuit. Nombre de places limité

3 intervenants /45 minutes- 45 minutes de partage avec les participants

8h50 Propos liminaire : Catherine Draperi – Alain de Broca une revue au service de l’éthique 9h00- 10h30 table ronde : Ethique résistance
Modérateur : Grégoire Moutel

Marie Odile Godart, Résistance autour des populations
Jean Guilhem Xerri Une éthique de la personne comme résistance à l’exclusion sociale
Worms Frédéric Une éthique pratique résistante : réunifier le soin autour des deux tensions du care et du cure.

10h30-11h00 pause
11h00 – 12h30 table ronde : Ethique alibi Modérateur : Marc Grassin
Guérin Jean François
Callu Marie France
Sicard Didier

L’alibi éthique à travers l’expérience de la médecine de la reproduction L’alibi éthique a-t-il une place en droit
L’alibi éthique des mots

12h30 – 13h45 repas (à l’ENS)
13h45 – 15h15 table ronde : Ethique pratique Modérateur : Brigitte Tison

Mino Jean Christophe, Copel Marie Laure Délibérer à l’hôpital entre éthique et pratique ? Birmelé Béatrice, Comment la réflexion éthique change la pratique clinique ? Lefève Céline, Pratiquer l’éthique dans les études de médecine

15h15- 15h30 Pause
15h30 – 17h00 table ronde : La publication en éthique Modérateur : Gérard Teboul

Kopp Nicolas, Après 10 années d’ E&S. Courage versus alibi: une lucide incrédulité pour l’avenir Delassus Eric, La santé en question : l’éthique, une pratique
Svandra Philippe, Une revue pour déranger nos certitudes

17h00 – 17H20 Synthèse par George Fauré
17h20-17h30 Remerciements – Fin du colloque Catherine Draperi et Alain de Broca

Programme au format pdf

 

Première rencontre philo-psy samedi 23 novembre 2013 à la faculté de médecine (pôle formation)

Posted in Articles on novembre 22nd, 2013 by admin – Commentaires fermés

Première rencontre philo-psy samedi 23 novembre 2013 à la faculté de médecine (pôle formation)

En quoi la philosophie peut-elle aider nos pratiques soignantes ?

 

L’ACIOS et l’EEHU ont le plaisir de vous inviter à la première rencontre philo-psy

 

La question du corps dans l’éthique de la vulnérabilité

Samedi 23 novembre 2013 de 9h à 13h, à Lille

Télécharger le programme de la rencontreTéléchargez le plan d’accès

Amphithéatre multimédiaPôle Formation de la Faculté de Médecine Henri Warembourg – Lille 2.

Inscription (gratuite) obligatoire (nombre de places limité) : merci de bien vouloir adresser un message àsylvie.vandoolaeghe[at]chru-lille.fr ou téléphoner au 03.20.62.34.43.