La personne  - Eric Delassus - Editions Bréal
La personne

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LA NOTION DE PERSONNE DANS L’ÉTHIQUE DE SPINOZA

Posted in Articles on juillet 4th, 2013 by admin – Commentaires fermés

S’il peut sembler surprenant de s’interroger sur le sens à donner à la notion de personne dans une philosophie comme celle de Spinoza, c’est que nous sommes accoutumés à envisager cette notion uniquement en terme de Substance. En conséquence un monisme comme celui de Spinoza qui ne conçoit l’homme que comme un mode de la substance ne pourrait d’aucune manière intégrer une telle notion.
Cependant si l’on y regarde d’un peu plus près, la philosophie de Spinoza, qui se présente avant tout comme une éthique, c’est-à-dire comme une pensée orientée dans une perspective pratique dont l’objectif est la réalisation de la perfec- tion humaine, ne réduit pas l’homme à une chose parmi les choses.
Si l’homme est dans la nature un être comme les autres, il n’est pas pour autant un être quelconque, il a pour l’homme une valeur indiscutable, il représente même la plus haute valeur, dans la mesure où rien n’est plus utile à un homme qu’un autre homme, rien n’est plus utile à l’homme qu’un homme guidé par la rai- son.
En conséquence, si d’un point de vue ontologique il n’y a pas d’anthropologie spinoziste, l’homme n’étant pas « comme un État dans l’État », d’un point de vue éthique il peut sembler cohérent de considérer que l’homme n’est pas pour Spi- noza sans dignité. Ce qui autorise à penser la présence dans sa philosophie d’une conception implicite de la personne.

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Devenir des personnes les uns pour les autres

Posted in Articles on mai 25th, 2013 by admin – Commentaires fermés

Une certaine vulgate libérale a tendance à penser la société comme un agrégat d’individus, d’entités isolées les unes des autres et qui n’entretiendraient entre elles que des relations contractuelles.
L’homme se réduirait à un homo œconomicus disposant d’une liberté sans limite et entretenant avec ses semblables des relations essentiellement intéressées et s’inscrivant dans une visée principalement utilitariste. Une telle conception de l’homme apparaît encore aujourd’hui, pour de nombreux esprits, comme foncièrement réaliste dans la mesure où elle réduit les rapports humains à de froids calculs dans lesquels aucune vertu morale n’interviendrait et qui ne se construirait sur aucune base idéale, voire idéaliste.
C’est cette prétention à rendre compte de la réalité concrète des relations humaines que nous voudrions interroger ici en remettant en question la pertinence de la notion d’individu ainsi conçue, pour lui opposer une certaine conception de la personne qui nous apparaît en dernier ressort mieux à même de rendre compte de la condition humaine dans ce qu’elle a de plus concret. En effet, l’individu tel qu’il est conçu par une certaine idéologie libérale n’est-il pas, contrairement à ce que prétendent les défenseurs de cette notion, une pure abstraction ?
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Refus de traitement : aider le malade à mieux se comprendre

Posted in Billets on juin 15th, 2011 by admin – Commentaires fermés

Le refus de traitement de la part du malade peut confronter les soignants à un dilemme apparemment insoluble opposant principe d’autonomie et principe de bienfaisance. Le souci de respecter la liberté du malade pourrait conduire à abandonner ce dernier à son triste sort tandis que la volonté de lui venir en aide pourrait avoir pour conséquence de le soigner contre son gré. Pour sortir de cette insupportable tension, il apparaît nécessaire d’adopter une démarche compréhensive. S’efforcer de cerner avec le malade les raisons qui déterminent son attitude peut aider ce dernier à effectuer un choix réellement éclairé et peut-être à réorienter sa décision. Il convient cependant de prendre garde à ce que cet accompagnement du malade ne se transforme pas en harcèlement dans le but de le faire changer d’avis à tout prix. Le soignant doit aussi apprendre à accepter de l’autre le refus du bien qu’il veut lui faire.


Article publié dans la revue ÉTHIQUE ET SANTÉ, Volume 8, numéro 2, pages 101-105 (juin 2011)

 

La notion de personne dans l’éthique de Spinoza

Posted in Billets on mai 10th, 2010 by admin – Commentaires fermés

S’il peut sembler surprenant de s’interroger sur le sens à donner à la notion de personne dans une philosophie comme celle de Spinoza, c’est que nous sommes accoutumés à envisager cette notion uniquement en terme de Substance. En conséquence un monisme comme celui de Spinoza qui ne conçoit l’homme que comme un mode de la substance ne pourrait d’aucune manière intégrer une telle notion.
Cependant si l’on y regarde d’un peu plus près, la philosophie de Spinoza, qui se présente avant tout comme une éthique, c’est-à-dire comme une pensée orientée dans une perspective pratique dont l’objectif est la réalisation de la perfection humaine, ne réduit pas l’homme à une chose parmi les choses.
Si l’homme est dans la nature un être comme les autres, il n’est pas pour autant un être quelconque, il a pour l’homme une valeur indiscutable, il représente même la plus haute valeur, dans la mesure où rien n’est plus utile à un homme qu’un autre homme, rien n’est plus utile à l’homme qu’un homme guidé par la raison.
En conséquence, si d’un point de vu ontologique il n’y a pas d’anthropologie spinoziste, l’homme n’étant pas «comme un État dans l’État» ; d’un point de vue éthique il peut sembler cohérent de considérer que l’homme n’est pas pour Spinoza sans dignité. Ce qui autorise à penser la présence dans sa philosophie d’une conception implicite de la personne.

Article publié dans la revue L’enseignement philosophique, N°6, juillet-aout 2009.

La dimension existentielle de la maladie

Posted in Articles on mars 4th, 2009 by admin – Commentaires fermés

Afin de réfléchir sur la dimension existentielle de la maladie il semble important d’analyser la signification de l’expression « être malade ». « Être malade », en effet, ce n’est pas « avoir une maladie » ; l’expression « avoir telle ou telle maladie » sert plutôt à qualifier l’affection dont on est atteint, plutôt que l’état dans lequel on se trouve. Ainsi « on a telle ou telle maladie », son degré de gravité est plus ou moins élevé, mais quelle que soit cette pathologie, durant le temps qu’elle nous affecte, on est malade. Autrement dit quelque chose en nous est altéré, nous avons l’impression que notre être se trouve modifié et que ce qui n’est tout d’abord qu’un dysfonctionnement du corps modifie totalement notre manière d’être au monde ; nous nous sentons plus fragile et notre manière d’appréhender la vie n’est plus la même.

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La philosophie peut-elle jouer un rôle dans l’accompagnement du malade ?

Posted in Articles on avril 7th, 2008 by admin – Commentaires fermés

Aujourd’hui pour aider tous ceux de nos semblables qui traversent une épreuve pénible et sont plongés soudainement dans un malheur qui peut leur paraître tout aussi absolu qu’absurde, le recours à la psychologie est devenu une pratique courante et, il est vrai, apportant le plus souvent un soutien non négligeables aux personnes ayant subi un traumatisme important ou vivant une situation dont le caractère traumatisant s’inscrit dans la durée, ce qui est le cas de celui qui est atteint d’une maladie grave, pouvant être handicapante et dont l’issue peut-être incertaine voire fatale. Cependant si un soutien psychologique peut indéniablement aider le malade à mieux supporter sa condition et à mieux lutter contre l’affection dont il est victime, ne serait-il pas envisageable également d’apporter au patient un soutien par la philosophie ?  

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