Information du patient en cas de dommages liés aux soins
Lorsque l’on consulte un praticien ou que l’on séjourne dans un établissement hospitalier, c’est toujours en vue d’un bien. Soit pour subir des examens afin de confirmer ou préciser un diagnostic, soit afin de subir une intervention ou un traitement dans le but d’une amélioration de son état de santé.
Le patient, assuré le plus souvent que les soignants qui vont le prendre en charge sont animés par le souci de son bien, leur accorde sa confiance.
Cependant, il peut s’avérer que, malgré l’indéniable sollicitude de la majorité des médecins et des personnels soignants, les effets escomptés ne se produisent pas et laissent la place à des conséquences plus qu’indésirables, voire à des dommages irréversibles. Ce peut-être le cas à la suite du mauvais déroulement d’un examen invasif, d’une opération chirurgicale ou de l’intolérance de l’organisme à un traitement pouvant entraîner des lésions dont le malade ressentira les effets durant une période relativement longue, peut-être même jusqu’à la fin de ses jours.
Si l’on raisonne en termes principistes, alors que le malade confie son sort à des personnels dont il est convaincu qu’ils sont animés par le principe de bienfaisance, il se trouve qu’en voulant le bien du patient c’est le principe de non malfaisance (le primum non nucere – le « d’abord ne pas nuire » de la médecine hippocratique) qui se trouve enfreint.
Lorsqu’un tel événement se produit, la difficulté est d’abord d’annoncer la nouvelle au malade afin de pouvoir ensuite lui prodiguer les soins nécessaires. Cependant annoncer trop brutalement elle risque de rompre définitivement la confiance que le malade avait accordée à l’institution hospitalière et aux personnes qui le soignent. De cette rupture peut naître un refus de soin pouvant aggraver son état de santé ainsi qu’un traumatisme psychologique pouvant ralentir les effets des traitements proposés.
Il n’est cependant pas possible de dissimuler la réalité de la situation au patient, cela irait à l’encontre de ses droits les plus élémentaires et conduirait, pour le coup, à accréditer les raisons qui le poussent à remettre en cause la confiance qu’il avait placée dans la médecine ainsi que dans les institutions et les personnes qui la représentent.
La question n’est donc pas ici de savoir s’il faut ou non dire la vérité au patient victime d’un dommage lié aux soins, mais comment lui dire. Comment annoncer à une personne qui a confié son corps et sa vie aux mains de la médecine qu’au lieu du bien qu’il espérait il se trouve affecté d’un mal supplémentaire, mal que la médecine lui a causé et qu’elle prétend cependant prendre en charge ?