La personne  - Eric Delassus - Editions Bréal
La personne

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Refus de traitement : aider le malade à mieux se comprendre

Posted in Billets on juin 15th, 2011 by admin – Commentaires fermés

Le refus de traitement de la part du malade peut confronter les soignants à un dilemme apparemment insoluble opposant principe d’autonomie et principe de bienfaisance. Le souci de respecter la liberté du malade pourrait conduire à abandonner ce dernier à son triste sort tandis que la volonté de lui venir en aide pourrait avoir pour conséquence de le soigner contre son gré. Pour sortir de cette insupportable tension, il apparaît nécessaire d’adopter une démarche compréhensive. S’efforcer de cerner avec le malade les raisons qui déterminent son attitude peut aider ce dernier à effectuer un choix réellement éclairé et peut-être à réorienter sa décision. Il convient cependant de prendre garde à ce que cet accompagnement du malade ne se transforme pas en harcèlement dans le but de le faire changer d’avis à tout prix. Le soignant doit aussi apprendre à accepter de l’autre le refus du bien qu’il veut lui faire.


Article publié dans la revue ÉTHIQUE ET SANTÉ, Volume 8, numéro 2, pages 101-105 (juin 2011)

 

Dignité du patient et dignité du soignant : une construction réciproque.

Posted in Articles on juillet 3rd, 2009 by admin – Commentaires fermés

Si la médecine n’est ni simplement une science, ni simplement une technique, mais un art doté d’une indéniable dimension éthique, c’est qu’elle n’a pas face à elle des objets à étudier ou à réparer, mais des personnes, c’est-à-dire des individus tous différents dont la dignité doit être respectée.Cette notion de dignité renvoie initialement à l’idée de distinction. En effet, dans le vocabulaire aristocratique, une dignité correspond au statut de celui qui appartient à l’élite et qui donc se distingue par sa valeur du reste de l’humanité. Par extension, dans un contexte plus universaliste et plus démocratique, ce terme désigne désormais ce qui distingue l’homme du reste de la nature. Cette notion est donc au cœur de la séparation établie, entre autres par Kant, entre les choses et les personnes.Il reste cependant à définir ce qui fonde cette distinction.

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La dimension existentielle de la maladie

Posted in Articles on mars 4th, 2009 by admin – Commentaires fermés

Afin de réfléchir sur la dimension existentielle de la maladie il semble important d’analyser la signification de l’expression « être malade ». « Être malade », en effet, ce n’est pas « avoir une maladie » ; l’expression « avoir telle ou telle maladie » sert plutôt à qualifier l’affection dont on est atteint, plutôt que l’état dans lequel on se trouve. Ainsi « on a telle ou telle maladie », son degré de gravité est plus ou moins élevé, mais quelle que soit cette pathologie, durant le temps qu’elle nous affecte, on est malade. Autrement dit quelque chose en nous est altéré, nous avons l’impression que notre être se trouve modifié et que ce qui n’est tout d’abord qu’un dysfonctionnement du corps modifie totalement notre manière d’être au monde ; nous nous sentons plus fragile et notre manière d’appréhender la vie n’est plus la même.

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Éducation thérapeutique et liberté du malade

Posted in Articles on avril 7th, 2008 by admin – Commentaires fermés

Apprendre que l’on est atteint d’une maladie chronique comme le diabète, c’est tout d’abord être confronté à la faiblesse et à la finitude de l’existence humaine, c’est voir se profiler à l’horizon le risque du handicap, de la souffrance et peut-être même de la mort. Mais si de surcroît la maladie est détectée à un stade où elle est encore asymptomatique, la tentation est grande d’adopter une attitude de déni afin de ne pas avoir à assumer toutes les conséquences ainsi que les contraintes que cela entraîne. C’est pourquoi, il est parfois difficile pour le soignant de faire comprendre au malade la nécessité de se conformer à un traitement contraignant et de modifier son hygiène de vie, d’adopter un mode de vie en rapport avec son état. En effet, le malade peut d’une part avoir l’impression de se soumettre à une autorité dont il refuse de reconnaître la légitimité et d’autre part se trouver dans l’impossibilité psychologique et existentielle d’accepter les conseils du soignant n’ayant pas nécessairement la force de supporter ce face à face avec sa finitude et sa faiblesse. Comment donc, non seulement expliquer au malade ce dont il souffre, mais comment faire en sorte qu’il accepte son état et qu’il suive les recommandations de son médecin sans les vivre comme un diktat le mettant face à son impuissance et sa faiblesse face à la vie ?

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La philosophie peut-elle jouer un rôle dans l’accompagnement du malade ?

Posted in Articles on avril 7th, 2008 by admin – Commentaires fermés

Aujourd’hui pour aider tous ceux de nos semblables qui traversent une épreuve pénible et sont plongés soudainement dans un malheur qui peut leur paraître tout aussi absolu qu’absurde, le recours à la psychologie est devenu une pratique courante et, il est vrai, apportant le plus souvent un soutien non négligeables aux personnes ayant subi un traumatisme important ou vivant une situation dont le caractère traumatisant s’inscrit dans la durée, ce qui est le cas de celui qui est atteint d’une maladie grave, pouvant être handicapante et dont l’issue peut-être incertaine voire fatale. Cependant si un soutien psychologique peut indéniablement aider le malade à mieux supporter sa condition et à mieux lutter contre l’affection dont il est victime, ne serait-il pas envisageable également d’apporter au patient un soutien par la philosophie ?  

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