La personne  - Eric Delassus - Editions Bréal
La personne

Archive for septembre, 2018

Ce que peut un corps

Posted in Articles on septembre 27th, 2018 by admin – Commentaires fermés

Vient de paraître chez L’Harmattan

CE QUE PEUT UN CORPS

Sylvie Lopez-JacobEric Delassus
Sous la direction de
Ouverture Philosophique
PHILOSOPHIE
Modèle d’une société en mal de cohésion, ou modelé par elle et ses normes, le corps construit l’identité, et rend possible l’aliénation. Apprêté, mis en scène, observé ou transformé, il donne son étoffe au héros, ses rouages au pantin, ses prothèses à l’homme en mal de puissance. A moins que, habité en conscience, il ne devienne la source vive où l’homme peut puiser sa joie. En mars 2017, à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges, s’est tenu un colloque sur le thème « Ce que peut un corps ». Enseignants de philosophie, de sociologie, plasticien, maître d’arts martiaux se sont succédé pour faire état des états du corps.

Agrégée de philosophie, Sylvie Lopez-Jacob enseigne la philosophie et le cinéma au Lycée Marguerite de Navarre de Bourges. Elle est docteure en sémiologie du texte et de l’image et sa pratique des arts martiaux donne un éclairage particulier à la réflexion qu’elle poursuit sur le cinéma.
Professeur agrégé et docteur en philosophie, Eric Delassus enseigne au Lycée Marguerite de Navarre de Bourges. Ses recherches portent plus particulièrement sur des questions d’éthique (médicale, managériale, ou sur les nouvelles technologies) et les usages actuels de la philosophie de Spinoza.

Broché – format : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 978-2-343-15680-4 • 25 septembre 2018 • 218 pages
EAN13 : 9782343156804
EAN PDF : 9782140100697

Sommaire


Le corps politique
Romain LOSSEC : La maladie du corps politique
Claire GRINO : Ce que peut un corps genré – Corps et politique au prisme du genre


Le corps et la technique
Yannis CONSTANTINIDÈS : Corps augmenté, corps amputé de ses capacités propres
Bernard ANDRIEU : Les nouveaux concours de beauté


Le corps et l’art
Nicolas BOUILLARD : Prothèse et prophétie
Sylvie LOPEZ-JACOB : Pourquoi filmer un
corps ?

Le corps et l’esprit
Sophie ITURRALDE : Don Quichotte – Grandeur et misère du corps héroïque
Éric DELASSUS : Qu’est-ce que l’idée d’un corps malade ?
André COGNARD : Le corps émancipateur

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=60934

 

Écrire, mais pour parler, pas pour se taire.

Posted in Articles on septembre 14th, 2018 by admin – Commentaires fermés

Éric Delassus

Conférence donnée au Centre Hospitalier Théophile Roussel, le 13/09/2018

La tendance semble être aujourd’hui à la consignation par écrit de tous les détails de la vie des organisations et des individus qui y travaillent ou de ceux qui en sont les usagers. Ainsi, demande-t-on aux acteurs des organisations de rédiger des rapports d’activité dans lesquelles ils doivent rendre compte des résultats obtenus ou des problèmes rencontrés dans le cadre de leur travail. L’objectif d’une telle démarche est le plus souvent de disposer des données nécessaires pour évaluer les performances de la dite organisation ainsi que des individus qui la font fonctionner. Il en va de même pour ce qui concerne la constitution de dossiers concernant les usagers. Ces dossiers, aujourd’hui informatisés, doivent contenir toutes les informations relatives aux caractéristiques de la personne concernée et permettent aux différents praticiens de connaître assez rapidement le profil de celle-ci. C’est le cas dans le domaine de la santé du dossier médical partagé qui doit être complété par chacun des intervenants dans le suivi d’un patient.

Il apparaît donc qu’une grande partie du temps de travail est consacré à des tâches de ce type. Tâche qui ne sont certainement pas sans intérêt, mais qui parce qu’elles sont fortement chronophages, occupent un temps qui ne peut être consacré à l’exercice de la profession elle-même. Mais ces tâches d’écriture viennent surtout amputer le temps consacré à la parole, au dialogue entre les membres de l’organisation, ainsi qu’avec les usagers. Le temps que l’on passe à rédiger des rapports ou à constituer des dossiers est un temps que l’on ne passe pas à discuter avec ses patients ou avec ses collègues, un temps que l’on ne passe pas avec ceux avec ou pour qui l’on travaille. Or, ce temps réservé à la parole n’est-il pas fondamental ? N’est-il pas essentiel ? Et certainement l’est-ce encore plus dans le monde du soin ? Il est, en effet, indispensable, dans les conditions actuelles du travail de thérapeute ou de soignant, de pouvoir s’entretenir avec les différents praticiens qui interviennent autour d’un patient et de pouvoir dialoguer avec le patient lui-même. N’est-ce pas là, la manifestation la plus authentique de la vie même d’une organisation prenant en charge la santé des personnes ? Non seulement, cela donne sens au fonctionnement de cette organisation, mais plus encore, c’est cette parole qui fait émerger le sens du travail que l’on effectue, c’est elle qui constitue ce sens.

Autre problème que pose cette tendance à vouloir tout consigner par écrit, c’est certainement de modifier notre rapport au temps, d’introduire dans la vie au travail un autre type de temporalité qui évacue le temps de la réflexion, de la rumination et surtout de l’échange. Certes, ce que l’on écrit est destiné à être lu. Il y a donc une certaine forme de communication qui s’effectue. Mais, le plus souvent, cette communication reste de l’ordre de la transmission d’informations qui n’entraine pas nécessairement d’effet en retour. Ainsi, sans réel feed-back, la temporalité qui s’institue n’est plus une temporalité vivante, mais plutôt une temporalité linéaire et figée qui n’est plus réellement du temps vécu dans le dialogue et le partage, mais du temps stocké dans une mémoire plus morte que vive. Cela est peut-être aujourd’hui d’autant plus accentué que ce discours écrit ne se transmet pas de mains en mains, mais par l’intermédiaire de réseaux informatiques qui apparaissent comme totalement désincarnés.

Télécharger la conférence dans son intégralité